La stabilité pour les nuls

Vous avez remarqué, depuis deux ans? Plus la grèce coule, plus elle est sauvée (et vice versa).

Depuis la "crise" financière, qui a commencé par la "faillite" de Lehman Brothers en 2008, ll y a une pression constante sur les pays "endettés". Alors que, au début de la crise, ce sont ces mêmes pays soi-disant endettés qui ont renfloué les banques à hauteur de centaines de milliards.

On pourrait s'arrêter là. Tout est dit. On voit l'arnaque.

Mais poursuivons la réflexion.

Concernant cette arnaque du désendettement, la Grèce fait figure de cobaye pathétique. La véritable finalité des "réformes" imposées n'est en aucun cas un quelconque "désendettement", mais au contraire la confiscation des derniers restes de souveraineté nationale du pays et l'anéantissement de pans entiers de son économie.

C'est ça qui est bien, avec la finance: on croit que vous voulez juste gagner de l'argent. Ca vous permet de faire avancer votre agenda l'air de rien.

Ce qui est bien aussi, c'est que la plupart des pays d'Europe sont virtuellement dans une situation identique à celle de la Grèce. Leur endettement est du même ordre de grandeur, et leurs perspectives de "croissance" économique ne sont pas meilleures.

La France, par exemple, est dans une période de sursis assez étrange. Ses "fondamentaux" économiques (croissance, dette publique, chômage, déficits...) n'ont pas de différence significative avec ceux de la Grèce.

Si nous étions une banque qui a peur que la Grèce ne puisse pas rembourser sa "dette", nous aurions exactement la même "inquiétude" au sujet de la "dette" française. (Inquiétude, c'est façon de parler... n'oubliez pas que l'argent, c'est nous qui l'imprimons, hahaha)

En fin de compte, la seule vraie différence, c'est la taille de l'économie Française par rapport à l'économie grecque. Il est donc logique de cibler la Grèce: ça minimise l'impact sur les pays voisins. Et au pire, si jamais la situation échappe à tout contrôle, ça se fera à une plus petite échelle. 

La finalité de l'opération Grecque est donc double:

- au niveau national grec, faire adopter des "réformes" assassines et scélérates, sous la pression du chantage à la "faillite".

- au niveau européen, faire adopter des "réformes" de nature "fédéraliste", avec la mise en oeuvre d'une véritable autorité européenne de régulation financière, qui est le fameux MES, le Mécanisme Européen de Stabilité Financière.

Ce MES constitue une nouvelle étape dans la direction d'une souveraineté fédérale européenne. C'est même, pour ainsi dire, le dernier clou dans le cercueil des souverainetés nationales.

Ainsi, l'étrange article 9.3 du traité, stipule que "les membres du MES s’engagent de manière irrévocable et inconditionnelle à verser sur demande les fonds demandés", tandis que l'article 27.4 affirme que "les biens, financements et avoirs du MES, où qu’ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur, seront à l’abri de toute perquisition, réquisition, confiscation, expropriation ou toute autre forme de saisie suite à une action exécutive, juridique, administrative ou législative"

Et ouais! Ils prennent votre argent. Tout ce qu'ils veulent. Vous n'avez pas le droit de refuser. Et ils vous emmerdent!