Vue il y a quelques jours, lors d'une promenade dominicale, cette banderolle accrochée sur le mur d'une école primaire, dans le quartier de la cathédrale de la Major, à Marseille.
Que dire? Comment lutter contre un tel déchaînement de bons sentiments? Contre ces dessins de petites mains d'enfants?
Comment faire comprendre à ces gens qu'ils travaillent à la tiers-mondisation de notre pays?
Nous soupçonnons d'ailleurs qu'ils le savent et s'en moquent, voire que c'est justement leur but, et cela nous laisse perplexe et en colère.
Nous savons fort bien que la principale force de la religion sans-papiériste est le chantage compassionnel (si vous n'êtes pas d'accord avec nous, alors vous êtes un salaud). Mais nous avons fini par comprendre que ce n'est pas la bonne façon de voir les choses.
Nous n'entrons même pas dans la discussion concernant la pression à la baisse sur les salaires qu'exercent les "sans papiers". Nous nous contentons de nous en tenir au principe qui devrait prévaloir en toutes circonstances, et qui est le simple respect de la règle commune.
Les clandestins sont des personnes en infraction. Or un pays sain ne saurait récompenser ceux qui violent ses lois. Il est donc anormal de proposer à ces gens autre chose qu'une reconduite à la frontière, pour eux et leurs enfants.
Mais le plus important est bien entendu de sanctionner de façon exemplaire les réseaux qui les ont faits venir et les font travailler. Et curieusement, c'est ce qui n'est jamais fait. Car le clandestin rapporte: il suffit de regarder les grèves de travailleurs clandestins, phénomène nouveau en France, et qui tend à se produire de plus en plus souvent.
Le travailleur clandestin est docile et frugal. Il est corvéable et jetable. Le travailleur clandestin est notre avenir.